Une entreprise en avance sur la RSE

Une entreprise en avance sur la RSE

AXA, groupe international spécialisé sur l’assurance, la finance et l’épargne, possède des bureaux à Beyrouth, parmi de nombreuses autres capitales du monde. Sa branche française a cependant une particularité. Elle anticipe la législation concernant la RSE, avec la mise en place dès 1984 de l’éducation aux risques, dès 2004 d’une charte de la diversité, avec l’instauration de CV anonymes et de l’égalité salariale hommes-femmes, et dès 2003 d’un rapport d’activités annuel sur le social et le développement durable bien avant la loi Grenelle II.

Selon Cécile Soubranne, responsable Axa Prévention et Responsabilité de l’Entreprise, « cette sensibilité envers la responsabilité sociale vient de la personnalité des dirigeants d’AXA, et de leur volonté d’être exemplaires dans tous les domaines ». En interne, cet engagement se traduit par la signature d’une charte du mieux vivre ensemble fin 2011 afin que la vie professionnel n’empiète pas sur la vie personnelle, et par des économies en eau et en papier. En externe, AXA France est en partenariat avec des entreprises de micro-crédit comme l’ADIE (association d’aide à la création d’entreprise), et propose des services responsables en plus des assurances classiques, pour mieux accompagner sa clientèle. L’entreprise s’est déjà vue récompensée au travers de l’attribution de plusieurs titres : le label « égalité » par l’organisme privé AFAQ-AFNOR, le label « diversité » par AFNOR sous mandat de l’État, et le label « entreprise socialement responsable » par l’INDR. « Cet engagement a changé l’entreprise en profondeur », estime Cécile Soubranne. « La RSE permet de donner beaucoup de sens au quotidien et de motivation aux employés, qui peuvent désormais travailler encore plus efficacement et fournir de meilleurs services aux clients. »

Au niveau international, le groupe AXA a participé au sommet Rio +20, où il a signé et lancé avec d’autres entreprises les Principes des Nations Unies pour une Assurance Durable (UNPSI) le 19 juin 2012. AXA a fondé et travaillé sur ces principes depuis 2006 avec des pays comme l’Afrique du Sud, l’Australie et le Canada. Régionalement, AXA s’est engagé en 2012 auprès de la Fondation Grameem Jameel afin de développer une assurance basée sur le microcrédit au Moyen-Orient.

Dans un autre registre, un contrôle annuel des performances RSE de chaque entité et filiale du groupe existe depuis 2010. « En interne notre reporting est évalué par l’Index Dow Jones (IDJ), qui permet aux investisseurs de savoir où nous en sommes par rapport à nos engagements », explique Alice Steenland, directrice de la responsabilité d’entreprise du groupe. « Nous appliquons à nos filiales à l’étranger presque les mêmes critères que l’IDJ afin d’avoir une idée des performances de chacun en matière de RSE ». Chaque année, le groupe AXA envoie une liste de questions, comme le nombre et le type de formations internes ou la consommation d’énergie, adaptées au contexte de chaque pays, à ses filiales. Selon les réponses rendues par l’entreprise, les experts en RSE d’AXA calculent une note sur 100 et donnent par la suite des conseils pour qu’elle puisse atteindre ses objectifs l’année suivante. « Sur la région Méditerranée, la note est de 66 sur 100 en 2012 et nous avons pour ambition de la faire passer à 69 d’ici 2015 », affirme Alice Steenland. « C’est un moyen pour nous de savoir où AXA en est à l’étranger, et de responsabiliser chacune de nos branches ».

Bien sûr, il a fallu communiquer intensément avec toutes les filiales avant d’arriver à ce résultat :

« En 2010, nous avons invité toutes les entreprises, soit environ 11 000 employés, à discuter en ligne afin de leur expliquer ce qu’était la RSE et ce que ça pouvait leur apporter », détaille la directrice. « Nous étions un peu inquiets mais ces techniques d’éducation et de communication ont porté leurs fruits : les premiers retours étaient très satisfaisants ! Ils avaient compris ce qu’on attendait d’eux et l’intérêt de ce processus, ce qui les a aidés à établir leur propre feuille de route avec sérieux », se réjouit-elle. « Aujourd’hui, nous travaillons tous ensemble d’une manière constructive, avec des objectifs communs, chacun à son niveau ». Les « bons élèves » de la RSE au sein du groupe, les seuls à avoir obtenu 69 sur 100 l’année passée sont AXA Royaume-Uni et AXA Mexico, « ce qui montre que l’on peut obtenir des bons résultats partout, dans un pays riche et dans un pays en développement », ajoute Alice Steenland.

AXA Liban

AXA Middle East, basé au Liban, n’a obtenu que 49 sur 100 lors du dernier contrôle. Mais la directrice est confiante : « en deux ans, l’entreprise a fait baisser sa consommation d’énergie de 80% et augmenter la satisfaction de ses clients de 90% ». AXA Middle East se concentre principalement sur une approche globale de la prévention des risques, avec une aide apportée à l’initiative Kunhadi sur la sécurité routière, de la recherche en interne sur les risques en général, la formation des employés à prévenir les accidents, des programmes comme celui qui couvre la vie du consommateur après l’accident, ainsi que des ateliers de prévention des risques concernant la santé. « Nous pensons qu’améliorer la connaissance des risques peut permettre de mieux les maîtriser, ou au moins de mieux y faire face », explique le Président Directeur Général d’AXA Middle East Roger Nasnas. Les employés sont aussi engagés dans les démarches RSE au travers  de programmes de formations spécifiques. AXA Middle East s’intéresse également aux communautés dans lesquelles elle se développe. Les actions bénévoles de 70% des collaborateurs de l’entreprise à travers AXA Atout Cœur en sont un exemple.

Avec un maître mot : la rentabilité, « condition première pour bien faire notre métier et tenir nos engagements vis-à-vis de nos clients, d’ailleurs clairement inscrite dans notre modèle de gouvernance », selon le Directeur. « Notre responsabilité d’entreprise se traduit également dans notre capacité à développer des solutions durables pour nos clients qui leur permettent de mener à bien leurs projets en  toute sérénité », ajoute-t-il. C’est dans ce cadre que l’entreprise a développé une stratégie d’offre de micro assurance et lancé une « semaine de l’entreprise responsable ». La branche libanaise du groupe AXA a choisi d’adopter une politique très ferme : « Inscrire la responsabilité d’entreprise au cœur de nos actions, c’est se préoccuper de l’attitude que nous adoptons vis a vis de nos clients, nos actionnaires, nos distributeurs et fournisseurs, la société civile et l’environnement », résumé Roger Nasnas. Ainsi, la lutte contre la corruption et la fraude, le respect de la déontologie et des règles du marché public ainsi que l’intégration des actionnaires aux processus de planification stratégique de la RSE et la soumission des fournisseurs à ces principes, permettent à AXA Middle East de respecter leurs engagements responsables.

Les relations des entreprises à la responsabilité sociétale et environnementale sont variées, dépendant le plus souvent du domaine d’activité de la compagnie et de ses ressources financières. Certains vont plus facilement se laisser tenter par la valorisation des pratiques écologiques, en particulier les entreprises  industrielles dont l’impact environnemental est conséquent. Le social a été tardivement intégré dans les pratiques RSE car les résultats sont moins probants et se mesurent sur le très long terme. Le social est valorisé au travers de la diversité sociale des employés (géographiquement et économiquement) et de l’égalité entre hommes et femmes. Les sociétés de services, bancaires et d’assurance sont portées à la prévention des risques de leur clientèle et au financement de projets éthiques au niveau de la communauté. Chaque compagnie a donc sa spécialité en matière de stratégie RSE. C’est au travers d’études de cas que l’on se rend compte des possibilités et des différences d’approche des grandes entreprises françaises, que ce soit en France, internationalement ou au Liban. Sept études de cas (AXA, Total, L’Oréal, Schneider Electric, Danone, Bouygues Télécom et Legrand) ont été sélectionnées afin de donner un compte-rendu complet sur les grandes tendances françaises de pratiques RSE.

La santé

En matière de santé, l’entreprise Danone déploie de nombreux outils en France et à l’international.

Son principal but est de déterminer quels sont les besoins nutritifs et en santé de ses clients. Elle réalise une analyse politique des pays où elle opère en partenariat avec les autorités concernées. Ce qui est suivi de recherches scientifiques sur les manques réels de la population afin d’adapter des produits existants ou d’innover autour de produits spécifiques, accessibles géographiquement et financièrement. Ce sont les dossiers « Nutripacks », qui en 2011 ont couvert 37 pays (94% des ventes totales du groupe). Pour exemple, il existe des produits spécialement adaptés aux besoins spécifiques de groupes de personnes, comme ceux atteints de la maladie d’Alzheimer qui ont accès à une gamme  spécifique appelée « Souvenaid ». Afin de respecter les consignes de l’Organisation Mondiale de la Santé, les scientifiques du groupe s’appuient sur le Danone Nutrition Book pour les produits laitiers frais, et sur le Baby Nutrition Standards pour les produits adaptés aux très jeunes enfants.

L’entreprise promeut aussi des comportements responsables en matière de santé à l’aide d’une communication appuyée sur les produits (par les emballages et internet), tout en respectant les recommandations de l’ICC (Chambre de Commerce Internationale) sur le marketing (pas de publicité visant les moins de 12 ans, produits les plus sains valorisés). Elle soutient internationalement des programmes visant à développer les efforts physiques et l’équilibre alimentaire, destinés aux clients comme aux salariés.

Le suivi qualité est au cœur des activités scientifiques du groupe, qui analyse en continu la qualité nutritionnelle des produits, les compare et les améliore si besoin avec le programme « Nutriprogress ». Les employés sont aussi impliqués dans le suivi des remarques des consommateurs, et formés à prévenir les risques alimentaires.

L’environnement

En ce qui concerne le développement durable et la protection de l’environnement, un exemple d’investissement responsable sera Bouygues Télécom.

De façon interne, tous ses locaux sont adaptés au tri sélectif des déchets et à l’économie d’énergie. Des actions de sensibilisation destinées aux salariés sont organisées régulièrement afin de les pousser à dématérialiser leurs courriers en favorisant les mails aux courriers et les affichages numériques aux notes de service,  et à réduire leurs déplacements en voiture. Le Plan de Déplacement d’Entreprise (PDE) a permis de mettre en circulation des navettes entre les sites, et 22 voitures électriques ont été mises à la disposition des salariés en auto-partage. Trois sites de Bouygues Télécom ont ainsi été certifiés HQE Exploitation car ils permettent l’économie d’eau, d’énergie, et le tri des déchets à la source.

Afin d’améliorer ces démarches, l’entreprise investit financièrement dans de nouvelles solutions d’alimentation énergétique.Ses scientifiques sont actuellement penchés sur divers projets, comme la gestion multi-énergie, la construction de mini-fermes photovoltaïques sur toitures, les éoliennes et l’alimentation par pile à combustible.

En 2012, de nouveaux systèmes sont à l’étude.Un management de type ISO 50 001 (gestion méthodique de l’énergie afin de privilégier la performance énergétique) devrait permettre au groupe de faire baisser sa consommation en eau et en électricité. En externe, l’entreprise mise sur l’éco-conception des box vendues au public, que ce soit au niveau de l’emballage, respectueux de l’environnement, ou au niveau des fournisseurs.  Depuis 2002, la direction des achats du groupe a adopté une politique de référencement des produits et services écologiques. Les fournisseurs sont évalués chaque année sur leurs compétences en RSE, ce qui à assure Bouygues Télécom l’achat de produits  responsables et une gestion des déchets maîtrisée du début à la fin de sa production.

La communauté

L’entreprise L’Oréal sort un peu du lot en favorisant des programmes solidaires basés sur le mieux-vivre de la communauté à l’étranger.Ainsi, la Fondation L’Oréal se trouve sur trois domaines d’interventions du fait de partenariats avec des organismes spécialisés.

L’Oréal est en partenariat exclusif depuis 2009 avec Médecins du Monde pour « l’ Opération Sourire », qui depuis 20 ans permet à des enfants, des femmes et des hommes défigurés ou déformés suite à des maladies, des guerres ou des pratiques rituelles de retrouver leur apparence d’origine et l’usage de leurs membres atrophiés. La Fondation a financé en trois ans plus de 500 opérations, qui ont permis de former des équipes locales à assurer ces opérations avec l’équipement disponible. Depuis 2010, les filiales de L’Oréal au Japon et en Allemagne ont commencé à suivre le mouvement et financent plusieurs missions par an.

Avec l’UNESCO, la Fondation L’Oréal est partenaire depuis 2005 pour la mission « Coiffeurs contre le Sida » qui couvre 26 pays en développement. Elle permet l’éducation à la prévention contre le Sida de professionnels de la coiffure à l’aide de 3 000 éducateurs dans le monde. Ces derniers organisent régulièrement des formations, des salons, des rencontres professionnelles, et interviennent dans des académies de coiffure. Le financement de L’Oréal sert à payer l’adaptation des supports techniques et les experts qui délimitent les programmes et permettent d’établir des liens avec les gouvernements des pays concernés.

L’autre partenariat entre l’UNESCO et L’Oréal concerne le programme « Women in Science » depuis 1998. C’était à l’époque le premier prix international à récompenser les femmes scientifiques, il sert aujourd’hui à encourager les femmes à s’impliquer dans la recherche scientifique. Il existe aussi des bourses internationales permettant à cinq jeunes femmes de parfaire leur formation à l’étranger chaque année, et des bourses nationales destinées à aider les femmes à poursuivre leurs études dans leur pays d’origine. Aujourd’hui, 1000 chercheuses sont concernées parce programme.

Vigeo, première agence européenne d’analyse et de notation sociale, a récompensé L’Oréal comme entreprise leader de la responsabilité sociale en France 2012. L’Oréal est arrivée en tête du classement Vigeo France 20 avec une note de 61 sur 100, suivie de près par Danone. Vigeo France 20 est un nouvel indice portant sur les 20 entreprises françaises les plus avancées socialement. Trois autres indices ont été lancés en 2012 à l’occasion du dixième anniversaire de Vigeo : Vigeo World 120, Vigeo Europe 120 et Vigeo United Kingdom 20, basés sur 35 critères de durabilité et en partenariat avec le premier groupe mondial de places boursières NYSE Euronext. Selon Anita Legrand, attachée de presse de Vigeo, « l’Oréal affiche des performances très probantes sur l’ensemble des enjeux-clés identifiés pour le secteur des cosmétiques », en particulier concernant « la gestion des ressources humaines et des droits humains ». Autre intérêt soulevé par la gestion RSE de l’Oréal : la relation avec les fournisseurs. « Le groupe émet des questionnaires auprès d’eux, propose un programme « buy and care » qui les aide à respecter les engagements de l’entreprise et met à disposition un portail d’informations où les acheteurs peuvent échanger avec leurs fournisseurs », décrit Anita Legrand.

D’ailleurs, l’Oréal s’est vu également remettre le prix spécial du jury de l’entreprise ayant le mieux intégré les facteurs sociaux dans sa chaîne d’approvisionnement lors du Prix FIR-Vigeo 2012, qui récompense les entreprises socialement responsables du CAC 40 et du Stoxx Europe 50.

La diversité sociale 

Total (pétrole et gaz naturel), Schneider Electric (énergie) et Legrand (électricité), trois entreprises actives nationalement et internationalement.

Total favorise en priorité la diversité sociale de ses employés au travers de différents programmes. 86% des embauches en CDI (Contrat à Durée Indéterminée) se sont faites à l’étranger en 2011, le groupe est aujourd’hui représenté par 150 nationalités. Quand il n’existe pas de candidat potentiel dans une zone, Total finance des programmes boursiers, des stages ou des formations universitaires. Près de 200 étudiants provenant de 30 pays bénéficient d’aides pour réaliser un master ou un doctorat en France chaque année.

À l’intérieur même de l’entreprise, des séminaires d’intégration sont organisés pour les nouveaux entrants. Dernière nouveauté, une « semaine de la diversité » a eu lieu du 23 au 27 mai 2011, réunissant les employés de Total autour de conférences, de pièces de théâtre, d’expositions et de débats sur les thèmes « vivre et travailler ensemble » et « égalité des chances » dans les filiales de près de 50 pays. Vu son succès, les dirigeants de Total souhaitent l’annualiser.

L’égalité hommes-femmes est aussi une part essentielle du travail sur la diversité effectué par le groupe. Suite aux accords de 2010 sur l’égalité professionnelle, des études ont été menées sur les écarts de rémunération entre hommes et femmes dans le secteur « Pétrole en France », suite à quoi plus de la moitié des salariées ont été augmentées. Cette initiative a valu à Total le Trophée C&B 2011 qui récompense les meilleures actions françaises en faveur de la Responsabilité Sociale et de la Diversité.

Au-delà de la diversité sociale des employés en interne, Total possède depuis 10 ans un programme destiné à aider l’implantation des PME françaises à l’international, afin de faciliter la création d’emplois par le levier de l’export. Le programme Total Développement Régional (TDR) permet en effet aux PME souhaitant s’installer dans l’un des 130 pays où le groupe Total est présent d’être mis en relation avec les contacts des filiales et les partenaires d’affaires sur place (Ubi France, CCI...) et d’obtenir un appui logistique au travers de l’hébergement de Volontariats Internationaux en Entreprise dans les filiales. Pour une PME, le TDR est un moyen de développer son activité tout en étant accompagnée et donc plus à même de connaître le marché, de rencontrer rapidement tous les acteurs économiques importants d’un pays et de bénéficier d’une visibilité renforcée. Total appuie les PME qui s’inscrivent entre autres dans les domaines industriels (électricité, maintenance, équipement, instrumentalisation), de la métallurgie-chaudronnerie, et de l’hygiène, sécurité et environnement. Dans la région moyen-orientale, les PME françaises aidées par Total se sont implantées en Arabie Saoudite, aux Émirats Arabes Unis et au Qatar. En 10 ans, le groupe a soutenu 1000 PME, soit 15000 emplois au total.

L’énergie

Schneider Electric a misé dès 2002 sur une démarche en accord avec le cœur de métier de l’entreprise en misant sur l’économie d’énergie de ses clients et de l’entreprise elle-même, tout en développant l’accès des populations défavorisées à l’énergie par le biais du programme BipBop.

La deuxième originalité de Schneider Electric est la structuration dès 2005 d’un Baromètre Planète et Société, qui mesure les performances RSE du groupe selon des objectifs de performance fixés à trois ans et calculées tous les trimestres, pour atteindre une moyenne de performance sur 10 tous les trois ans.  En 2009, treize plans de progrès environnementaux, sociaux et économiques ont remplacé les dix objectifs de la période 2005-2008, avec le maintien de la présence de Schneider Electric dans les indices socialement responsables et les achats réalisés auprès de fournisseurs signataires du Pacte Mondial, et le renforcement de quatre indicateurs concernant la consommation d’énergie en interne et la mise sur le marché d’une offre « verte ». Sept nouveaux indicateurs ont été intégrés au Baromètre, basés sur le développement des offres du groupe axées sur le social et/ou l’environnemental.Il n’existe pas de contrôle filiale par filiale, Schneider Electric essayant de mettre en valeurs les bonnes méthodes RSE au travers de revues trimestrielles. Les baromètres de performance sont également adaptés aux réalités de chaque pays où le groupe est implanté, par exemple il existe une forte pression de la société civile au Brésil pour le développement durable, ce qui amène l’entreprise à développer des critères spéciaux que sa filiale brésilienne devra respecter. Les responsables RSE de Schneider Electric n’interviennent envers les filiales qu’à deux niveaux : pour obtenir un reporting cohérent, et pour diffuser les « bons exemples ». Il existe également des « contrôles aveugles » réalisés chaque année pour vérifier que certaines filiales respectent bien les « principes de responsabilité », sorte de charte éthique signée et renouvelée annuellement, et les employés de plusieurs pays sont à même de dénoncer des abus possibles au travers d’une « red line ».

Sur Total

Suite aux accords de 2010 sur l’égalité professionnelle, des études ont été menées sur les écarts de rémunération entre hommes et femmes dans le secteur « Pétrole en France », suite à quoi plus de la moitié des salariées ont été augmentées

Le groupe est aussi axé localement à l’étranger avec des programmes spécifiques d’amélioration de l’offre électrique dans les pays en forte demande, comme le Liban. Schneider Electric tente sur place de fiabiliser le réseau  et de former les jeunes aux métiers de l’énergie, notamment au travers du programme « Graines d’espérance » en partenariat avec l’Institut Européen de Coopération et de Développement (IECD). 1600 personnes ont été ainsi formées depuis 2007, ce qui place le Liban à la troisième place du classement des pays les plus actifs en terme de formation, juste après l’Inde et le Brésil. Au Liban, Schneider Electric s’attache à trouver des solutions afin d’améliorer l’accès à l’énergie et sa qualité, notamment dans les zones rurales, en proposant des onduleurs solaires par exemple au lieu de panneaux solaires, afin de connecter les énergies renouvelables au réseau électrique national. De plus, par des actions de mécénat en faveur d’associations libanaises portées sur le recyclage, l’entreprise reste dans le domaine de la protection de l’environnement.

La cohésion :

Legrand pratique de son côté une « RSE de filière », c’est-à-dire que le groupe prend en compte les collaborateurs (grâce à un système de Management de la Qualité qui assure le socle de la relation avec les fournisseurs), les salariés (en misant sur la parité hommes-femmes dans l’accès aux postes-clés, en organisant des journées de prévention des risques et en favorisant l’économie d’énergie et le recyclage dans les locaux) et les clients pour adopter une pratique éthique de la gestion des affaires.

Du côté des clients, l’accent est mis sur les produits éco-conçus (40 % du chiffre d’affaires), et le groupe s’est engagé pour une « transition énergétique active » selon Hervé Pernat, soit l’élaboration de solutions d’économie d’énergie adaptée à la situation personnelle de chaque client. Legrand est aussi le partenaire de l’ONG Électriciens sans Frontières afin d’équiper des populations défavorisées partout dans le monde en matériel électrique installée par des professionnels ou des apprentis, comme en 2011 au Sénégal avec le Trophée annuel des jeunes talents ELEC. Les apprentis de Legrand qui ont gagné le trophée ont par ce biais équipé une école de 6 classes, trois logements pour les enseignants, un centre de santé, une salle de vie commune et le moulin à mil dans un village en électricité grâce à une installation photovoltaïque.

Legrand a développé une feuille de route de 28 objectifs qui reprend les axes jugés critiques par le groupe, et chaque filiale doit s’adapter à ces objectifs, même s’ils peuvent être déclinés de manière différente selon le pays. Par exemple, les filiales présentes au Brésil, en Inde et en Australie sont  industrielles et peuvent adopter les mêmes démarches sociales et environnementales, tandis qu’au Liban il n’existe qu’une petite filiale commerciale, qui n’a donc pas accès aux mêmes leviers que les grandes entreprises, notamment au niveau de sa consommation d’énergie. Les grandes filiales  sont très suivies, avec des contrôles réguliers concernant les politiques de Gestion des Ressources Humaines, l’environnement et la prévention-sécurité-santé (plus de 2000 m² pour les centres logistiques, plus de 200 employés pour les centres administratifs et commerciaux, pour l’axe environnemental, minimum 50-100 personnes pour les axes Ressources Humaines et prévention-santé-sécurité). Pour ces entreprises, un reporting annuel est obligatoire.

 

SourceResponsible Business Magazine

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All, 2013

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